Performance
À chaque retour la vérité s’enfuit, toute demeure est un fantasme
Performance de Javi Fuentes Bernal
En collaboration avec Ileana Hernández
Cette performance explore la mise en corps de rêves diasporiques inachevés. Elle questionne les promesses de retour et les fantasmes d’appartenance – un pas incertain sur un paysage autrefois familier, où la terre ferme se transforme en péninsule, puis en île.
Portée par le travail du cuir de son père, les mémoires des montagnes du nord-est de la Colombie, le retour aux territoires andins auprès de sa mère et la dérive dans les paysages aplatis du Québec, cette œuvre traverse une géographie intime de fragments. Entre rythmes altérés de cumbia et de vallenato, objets de protection et installations organiques, se révèlent les absences qui tracent les frontières et les dépouilles guident l’habitation de la distance.
Cette traversée entrouvre les demeures laissées derrière pour accueillir des fantômes transnationaux. Elle invite à habiter brièvement une maison incomplète, hantée, où s’entrelacent vents tropicaux et fraîcheur des fjords, dessinant un horizon hémisphérique où l’île s’imagine à nouveau péninsule, puis continent.
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REMERCIEMENTS
Soundscape et intervention sonore : Ileana Hernández
Soundscape original (extraits) : Jashim Rodriguez
Vidéo et apparition spéciale : Yadila Bernal
Céramiques : Ossinissa
Reliques familiales : Famille Bernal
Créations textiles : Laura Acosta et Julicore
Design graphique du journal : David Diaz
Soutien dans la conception : Marcela Borquez et Ileana Hernandez
Crédit Photo Javi : Yadila Bernal et Cuto Reed
Crédit Photo Ileana : Alonso Galera
Informations pratiques
17 octobre à 19h30
Grande galerie de l’Œil de poisson
JAVI FUENTES BERNAL
Javi Fuentes Bernal est un·e artiste transdisciplinaire et chercheur·e colombo-canadienne. Sa démarche s’inspire des fabulations critiques et des pratiques archivistiques, situées à l’intersection des pensées trans*travesti et autochtones andines, en lien avec ses origines Pasto. À travers la performance, la vidéo, l’installation et l’écriture, Javi explore les affects liés à la mobilité, la vitalité de la matière, les approches somatiques de guérison ainsi que les relations entre mémoire, territoire et culture populaire. Sa pratique fusionne des approches anticoloniales et transaffirmatives d’auto-connaissance, où le corps est considéré comme un espace d’anti-archivage, capable de transformer en permanence les mémoires, les blessures, l’enracinement et les imaginaires, qu’ils soient individuels ou collectifs.
Récemment, Javi a participé au développement de l’exposition Unique en son genre (Musée de la Civilisation, 2023), Awera en Bakatá (Museo Nacional de Colombia, 2024) et Le Québec, autrement dit (Musée de la Civilisation, 2024). Ses projets ont été présentés au 4th Space Concordia (Montréal, 2022), au CDEx UQAM (Montréal, 2023), Revue Mœbius (2023), au RIPA (2024), au COHDS Concordia (2025) et au PHI Centre (2025).
LLEANA HERNÁNDEZ
La pratique multidisciplinaire d’Ileana Hernández explore la performance relationnelle à travers le camouflage humain et le mimétisme. Ses recherches récentes dialoguent avec l’eau, transformant son corps en poésie à l’aide de vêtements et d’objets quotidiens. Originaire du Mexique, elle est diplômée d’une maîtrise en production artistique (UAEM, Cuernavaca) et d’un baccalauréat en Studio Arts (Université Concordia). Son travail, axé sur l’écoute sensorielle et la collaboration, a été présenté à Cuba, en Finlande, en Argentine, au Canada et au Mexique. Elle est cofondatrice du duo ¡A MANO! et du projet de noise néo-perreo Money Laundry.