Petite Galerie
Elizabeth Millar avec Allison Moore
artificial field recording
Type de projet
Exposition
Date
8 septembre 15 octobre 2023
Vernissage
8 septembre 2023 17 h
Site web
https://emillar.net/Crédit : Allison Moore et Elizabeth Millar
Le projet
artificial field recording
Elizabeth Millar: Idée originale, sculptures cinétiques, création sonore, séquences vidéo
Allison Moore: Captation vidéo et composition d’image
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Produire des sons a toujours été une manière de se situer et de confirmer son existence dans un monde infiniment sonore. Manfred Werder, 2010
artificial field recording est une œuvre sonore d’Elizabeth Millar, avec captation vidéo, montage et composition d’image d’Allison Moore. L’œuvre comprend une série de sculptures cinétiques que l’on pouvait entendre dans des espaces urbains et des ruelles du quartier Notre-Dame-de-Grâce à Montréal.
L’œuvre se présente sous la forme de trois boucles sonores et vidéos de longues durées, disposées à proximité les unes des autres, de manière à ce que les environnements se mélangent et passent de l’avant-plan à l’arrière-plan en fonction de l’endroit où se trouve l’auditeur.
Les sculptures ont été enregistrées en studio puis situées dans les milieux urbains par incrustation couleur (écran vert). Il s’agit d’assemblages de matériaux transformés, comme du carton, du bois, du métal et du feutre, actionnés par de petits ventilateurs d’ordinateur recyclés. La fonction initialement prévue de ces objets est ainsi dissimulée et ils existent alors dans un nouveau contexte sonore et visuel.
L’incrustation couleur, l’échelle, le matériau, la couleur et le mouvement des sculptures sont choisis pour attirer l’attention sur les sculptures ou pour les camoufler dans le lieu où elles se trouvent. Les passants ne remarquent pas les sculptures et, tandis qu’on les entend dans leur nouvel environnement, nous nous demandons précisément comment elles se retrouvent là et si elles ont un rapport à cet endroit.
La durée prolongée et le caractère répétitif des sons et des mouvements des sculptures incitent à établir des parallèles avec les enregistrements de terrain traditionnels comprenant des sons environnementaux texturaux et cycliques et des phénomènes transitoires occasionnels.
Les environnements choisis se trouvaient tous sur le trajet des longues promenades que Millar faisait deux fois par jour au début du confinement lors de la pandémie. Elle a alors commencé à s’intéresser aux espaces qu’elle parcourait à la hâte auparavant, et que la familiarité avait rendus inaudibles et invisibles.
Sa liberté de mouvement étant principalement réduite à ces lieux pendant des mois, elle commençait à les percevoir de manière plus détaillée, remarquant l’acoustique des ruelles, observant les changements dans le feuillage et l’activité des oiseaux au fil des saisons, retraçant les fissures dans l’asphalte et devenant plus familière avec les graffitis sur les murs, leurs formes, leurs couleurs et leurs mots.
artificial field recording questionne notre façon de catégoriser nos expériences des environnements quotidiens, tandis que nous nous forgeons une opinion sur le caractère « naturel » ou « artificiel », « imposé » ou « inhérent » de ces espaces, ces sons et ces paysages. Le déplacement de l’attention sur ces lieux et les manières dont nous en faisons l’expérience n’a pas pour objectif de dévoiler une vérité statique, mais plutôt de susciter une forme différente de conscience de l’environnement chez la personne qui y porte attention. L’œuvre nous invite à entrer en relation avec le lieu, à nous situer dans cet environnement et, par conséquent, à confirmer notre existence.
Cette pièce audio et vidéo fait partie d’une série d’œuvres en cours portant sur la notion d’« enregistrement de terrain artificiel ». Les œuvres antérieures comprennent deux albums réalisés en studio, une pièce en diffusion continue et une installation sculpturale et photographique. Une version ultérieure de l’œuvre prendra la forme d’une projection vidéo distribuée in situ comprenant du son et du mouvement chorégraphié.
À propos de l'artiste
Elizabeth Millar avec Allison Moore
Elizabeth Millar
Elizabeth Millar est une artiste sonore et multidisciplinaire vivant à Boorloo (Perth, Australie Occidentale). Elle a joué et présenté ses oeuvres dans de nombreux pays : Australie, Canada, États-Unis, Mexique, Japon, Taiwan, Malaisie, Singapour et Vietnam. Elle travaille avec le son, acoustique et électronique, et explore tout particulièrement la texture, la répétition et la durée. Elle crée des sculptures sonores cinétiques à partir de composantes électroniques et de matériaux trouvés, elle compose et interprète des partitions textuelles et vidéos, et sa pratique touche diverses disciplines comme l’installation, la chorégraphie et la vidéographie. Elle s’intéresse à la manière dont les sons et les éléments visuels influencent notre compréhension d’un lieu et de l’appartenance à celui-ci, en particulier dans les environnements urbains du quotidien. Millar collabore avec des artistes locaux et internationaux comme Anne-F Jacques, Toshimaru Nakamura, Tetuzi Akiyama et Ryoko Akama, en plus d’être membre de a.hop, un groupe international de neuf artistes sonores. Au nombre de ses réalisations récentes les plus marquantes, quelques performances dans divers festivals: WWIM (AUS, 2023), Audible Edge (AUS, 2022), Roam (UK, 2021), RE:FLUX16 (Moncton, 2021), Audiograft (UK, 2021), IICSI (Guelph, 2020), Umbral (Mexico, 2019), X Avant (Toronto, 2019), send + receive (Winnipeg 2019), Soundslike (Saskatoon 2019), Open Waters (Halifax 2019), Rencontres de Musique Spontanée (Rimouski 2019), IMOO (Ottawa, 2019).
Allison Moore
Allison Moore est une artiste numérique basée à Montréal travaillant dans le domaine du cinéma élargi. Son travail a été présenté à la Biennale d’architecture de Venise, au MOCA (Toronto), au Grand Théâtre de Québec, à la Société des arts technologiques (Montréal), à la Place des Arts (Montréal), au Tokyo Arts and Space (Japon), à OBORO (Montréal), au Museu de Arte de Belem (Brésil), au Festival du Nouveau Cinéma (Montréal), au FIFA Expérimental (Montréal), au MAPP Festival, à MUTEK (Montréal) et à l’ISEA 2020. Ses projets récents impliquent des inspirations thématiques de récits narratifs dans les arts numériques, la cartographie vidéo de paysages et d’architecture, l’art public et la performance. Les œuvres de Moore réinterprètent et reconstruisent le monde comme un paysage métaphorique dans lequel les êtres sensibles sont en synergie avec leur macrocosme allégorique. Moore travaille comme monteuse, compositrice et animatrice indépendante, en plus de réaliser des ateliers sur les pratiques des nouveaux médias.